Toulouse - Rue Alsace-Lorraine

C’est où ? Au centre ville de Toulouse.

C’est quoi ? Il s’agit du premier grand projet de réaménagement du centre ville de Toulouse mené par la Communauté urbaine. La rénovation de cet axe emblématique cher aux Toulousains à été confiée à un grand urbaniste français, Bruno Fortier.

Pourquoi ? Le projet architectural veillera au respect de l’histoire, du patrimoine et de la fonctionnalité de la rue. Il privilégiera la qualité et la durabilité pour le confort et l’apaisement de l’ensemble des usagers. Grâce à ce projet, la rue Alsace Lorraine va renaître, gagner en liberté et devenir un bel espace aéré et vivant.

C’est pour quand ? Les travaux ont débutés le 1er février 2010 par la mise aux normes des réseaux et des canalisations. Suivront en 2011 les travaux d’aménagement en surface pour une livraison en décembre 2012. Grand Toulouse

La rue Alsace Lorraine est une artère phare du centre-ville de Toulouse. Elle constitue l’axe nord sud du cœur de la ville, forme des carrefours avec un grand nombre de rues très fréquentées et concentre une part prépondérante de l’activité commerciale. Elle crée également le lien entre trois espaces structurants du centre-ville, la Place Wilson, la Place Saint-Georges et le Capitole Héritage haussmannien avec la rue de Metz. La rue Alsace Lorraine présente une architecture très homogène, composée en majorité d’édifices majestueux du XIXe siècle, dont trois, le Musée des Augustins, le Donjon du Capitole et l’immeuble dit de « la Dépêche du Midi », sont classés Monument historique. La rue Alsace Lorraine reste un axe emblématique du centre-ville auquel les Toulousains sont très attachés, témoin de la vie trépidante d’une ville.

Le projet architectural

Le cabinet d'architecture Bruno Fortier, retenu par un jury présidé par Pierre Cohen et composé d'experts de l'urbanisme, de paysagistes, d'architectes, des Bâtiment de de France, a construit son projet autour de trois partis pris : le respect de l'histoire et de la fonctionnalité de la rue, la qualité et la durabilité, le confort et l'apaisement.

Ce programme architectural se concentre autour de quatres points stratégiques :
- un plateau piéton, en dalles de pierre, avec des zones piétons et vélos clairements identifiées et délimitées;
- des zones livraisons, à mi voie sur des ailes dédiées et clairement identifiées par un marquage spécifique (pierre claire ou inserts métalliques);
- le mobilier, sobre avec des matérieux nobles et chaleureux, des plantations de pleine terre et création d'un parcours de lumières grace à des lampadaires élégants;
- Le square Charles de Gaulle, dont la végétation arborée joue un rôle majeur en apportant un ombrage et une fraîcheur appréciable en plein centre-ville, sera rajeuni et mis en valeur en réetudiant la strate des arbustes bas pour limiter les obstacles visuels et proposer une traversée du square qui soit fluide visuellement et avec beaucoup de transparence.

Des travaux exemplaires

Les travaux ont commencé le 1er février 2010 par la remise aux normes des réseaux (éléctricité, eau, gaz).
Le Grand Toulouse a souhaité mener le projet de façon à assurer la continuité de l'ensemble des usages, tant commerciaux que liés à l'accessibilité riveraine.
Le phasage de l'aménagement en trois séquences (séquence 1 : aménagement du Boulevard de Strasbourg à la rue Lafayette, séquence 2 : aménagement de la rue Lafayette à Esquirol, séquence 3 : aménagement d'Esquirol à la place des Carmes), permettra de répartir les travaux dans le temps pour limiter leur impact sur l'activité et l'usage de la rue.
Le chantier limitera les nuisances, grâce notamment à l'utilisation d'un matériel de chantier à faible émission acoustique, à la découpe des pierres hors chantier.
Durant toute la durée des travaux, les commerçants, les riverains et les utilisateurs seront associés au projet.
Une information régulière sur l'avancée du chantier, sous forme de newsletter, est diffusée auprès des commerçants et des riverains.
Un point info est installé sur le chantier depuis mars 2010, où le public peut découvrir le projet et se renseigner grâce à notamment deux médiateurs présents sur les lieux.

« Moche », « dégueulasse », « triste ». Les commerçants et riverains ne manquent pas de qualificatifs pour décrire la rue Alsace-Lorraine. Depuis le lifting superficiel opéré à l'été 2007, son revêtement n'a cessé de se dégrader. Ce provisoire devait durer initialement deux ans, des travaux définitifs devant se dérouler à l'été 2009.

Mais entre-temps, l'équipe municipale a changé et les nouveaux élus ont décidé de reprendre le dossier. Hier, ils ont présenté le projet retenu pour l'axe le plus commerçant du centre-ville. Fini les trottoirs et la chaussée grise, place à des couleurs plus lumineuses. L'actuelle fontaine du square de Gaulle sera aussi revue et corrigée. « Nous allons réaliser un grand plateau piétonnier, avec une chaussée centrale pavée de 3,30 m de large. Le mobilier urbain n'encombrera pas l'espace et la végétation sera plantée en pleine terre », décrit Bruno Fortier, l'architecte urbaniste retenu par le jury. Un choix justifié par « une certaine sobriété qui permet de mettre en valeur les bâtiments », avance le maire, Pierre Cohen.

Les premiers coups de pioche seront donnés en février prochain pour les travaux de réseaux. Après la trêve des confiseurs en fin d'année, l'aménagement débutera en janvier 2011. Le tronçon entre Esquirol et la rue Lafayette sera livré en décembre 2012.

Quant à la portion jusqu'à Jeanne d'Arc, il faudra attendre la fin de la réflexion sur l'aménagement du centre-ville. Ce qui fait grincer les dents des commerçants de la partie nord de la rue. « Nous avons eu plusieurs réunions, d'où il est ressorti des avis divergents sur le maintien de la voiture sur cet axe. C'est une des raisons pour lesquelles nous avons décalé sa revalorisation. Mais cela peut aller très vite, une fois la réflexion terminée », assure Isabelle Hardy, adjointe au maire chargée du commerce.

« L'histoire de la voiture est une excuse, je ne vois pas pourquoi on ne traite pas la rue d'un seul bloc », relève le patron du magasin Modi In, qui craint un report de la seconde phase aux calendes grecques. Dans la partie sud, on attend de voir. « Il y a deux ans, lors des trois mois de travaux, on a eu une baisse d'activité. On veut bien souffrir, mais pour quelque chose de réussi à l'arrivée », insiste Marie Camus, gérante du magasin Yves Rocher. 20Minutes